La musique Psaltique (Final Part III)



5. Valeur des temps des notes[1]
            La valeur des temps des notes est conditionnée par six différents signes :
- Klazma         Donne un temps de plus à la note qu’il accompagne. Ex. 
- Apli               Donne également un temps de plus à la note qui l’accompagne. Il a trois multiples : le Dhipli      qui donne deux temps de plus a la note, le Tripli              lui donne trois temps de plus, et le Tetrapli            
                        lui donne quatre temps de plus.

- Ghorghon     Enlève un demi temps à la note qu’il accompagne et à celle qui précède. Ex.
                        Le Ghorghon est divisé en Dhighorghon et Trighorghon. Avec le Dhighorghon                    on chante trois notes en un temps. Chaque note vaut 1/3 de temps. Avec le Trighorghon               on chante quatre notes en un temps. Chaque note vaut alors ¼ de temps   
- Arghon          Donne un temps de plus à la note sur laquelle il est écrit, et enlève un demi temps au deux notes précédentes. Il ne se place ordinairement que sur la combinaison suivante : Ison + Olighon et Kendimata en dessous, et en dessus l’Arghon. Outre l’Arghon et le Dhiarghon         
                        et le Triarghon dont la valeur est la même pour les deux premières notes, la troisième vaut trois temps avec le Dhiarghon et quatre temps avec le Triarghon. 
- Siopi              Marque les silences. Il est composé d’un signe appelé Varia                             suivit d’un point (Apli) pour marquer le temps de silence, de deux
points (Dhipli) pour marquer deux temps … Ex.  
L’Apli surmonté du Ghorghon indiquera un demi temps de silence, l’autre moitié du temps est pour la note précédente. Ex. 
- Stavros         Coupe la voix brusquement et fait commencer la note suivante après une nouvelle respiration. Ex.  
6. Les dièses et les bémols et les Phtorés [2]
L’intervalle entre les différentes notes de la gamme peut être modifié par un dièse ou un bémol…

6.1 Il y a cinq dièses en usage en Psaltique 
Le dièse augmente la valeur de l’intervalle, et c’est pour cela que l’on compte la valeur des dièses sur l’intervalle de deux tons exprimés par 24

            = 15/24 augmente l’intervalle d’un quart de ton.
         = 16/24 augmente l’intervalle d’un tiers de ton.
         = 18/24 augmente l’intervalle d’un demi ton.
                                    = 20/24 augmente l’intervalle de deux tiers de ton.
                                    = 21/24 augmente l’intervalle de trois quart de ton.




            6.2 Il y a aussi cinq bémols
Le bémol diminue l’intervalle. Sa valeur sera exprimée sur  l’intervalle d’un ton ou 12. Les cinq bémols sont :

            = 3/12 diminue l’intervalle d’un quart de ton.
            = 4/12 diminue l’intervalle d’un tiers de ton.
            = 6/12 diminue l’intervalle d’un demi ton.
            = 8/12 diminue l’intervalle de deux tiers de ton.
            = 9/12 diminue l’intervalle de trois quart de ton.

            6.3 La Phtora
C’est le signe qui indique que l’on doit changer de gamme dans le cours  d’un morceau de chant. Ainsi un chant diatonique peut avoir une partie de phrase chantée suivant l’échelle chromatique ou enharmonique et réciproquement. La Phtora se place sur une note quelconque et signifie que l’on continuera a chanter suivant l’échelle indiquée jusqu'à ce qu’une autre Phtora marque le contraire. C’est la modification du ton ou la transposition.
Il y a huit Phtorés pour la gamme diatonique, voire une Phtora pour chaque note. Et cinq Phtorés pour la gamme enharmonique et également cinq Phtorés pour la gamme chromatique.

Vu la multitude de ces signes qui précisent les variations mélodiques, le chantre doit lire et préparer méticuleusement  le morceau avant de le chanter. C’est une difficulté qui s’ajoute aux autres signes de variation et de mesure de temps.





7. ton Stichirarique et ton Papadique
Les morceaux de chant ne sont pas tous interprétés avec le même mouvement. Il y a dans la Psaltique cinq mouvements différents :

-         la mesure ordinaire marquée par χ indique que chaque temps dure une seconde.

-         χ indique que le temps vaut une seconde et demi.

-         χ  indique que le temps vaut deux secondes.

La mesure plus rapide sera marquée par χ si le temps ne doit durer qu’une demie seconde, et par χ si le temps ne doit durer qu’un quart de seconde.
Quelquefois, au milieu d’un morceau de chant, on indique un changement de mesure.
Marquons là qu’il y a deux genres de chants employés en Psaltique : le genre Stichirarique (vif et rapide) ; et le genre  Papadique  (lent et majestueux).

8. Les causes qui ont
La Psaltique fut toujours considérée comme une langue religieuse non mondaine ; les    textes chantés sont transmis au cours des siècles aux générations sans subir de changements considérables.
·        Les compositeurs se servent toujours de phrases traditionnelles pour conserver l’air antique que les anciens compositeurs on appliqués sur les textes. Donc, les mêmes phrases se répètent dans toutes les mélodies ayant le même ton. Et tout changement créatif peut être considéré illégal.
·        Il y a des normes strictes qui limite tout élan créatif sous prétexte que la Psaltique ne doit pas être influencée par la musique mondaine et toute tentative d’évolution sera considère comme abus et offense envers cette musique sacrée : il faut conserver le mysticisme et le cadre religieux et même sophiste de la musique byzantine.
·        D’autre part l’abondance et la complexité des signes de notation et l’utilisation de plusieurs signes exprimant une même fonction mélodique, rythmique ou tonale, rendent l’interprétation d’une extrême difficulté.
·        Comme l’utilisation des instruments de musiques dans les rites byzantines et toute forme de célébration ecclésiastique a été considérée comme profane et strictement interdite dès le VIe siècle[3], les compositeurs ont renoncé à ce genre de composition. En revanche, d’autre moyen furent adoptés pour remplir l’étendue des chants Papadiques (longs) par des terirerirem (genre de formule chantée), pendant que d’autres rites ont consacré une partie importante de leur musique religieuses à l’évolution de leur écriture instrumentale et mélodique chantée conduisant à des formes plus élaborées d’écriture contrapuntique et ensuite harmonique.
·        La polyphonie étant strictement interdite pendant les siècles derniers, les compositeurs étaient toujours faces  à une idéologie rigide se contentaient de recopier ou d’évoquer les formules de phrases produites par leur antécédents. C’est à la fin XIXe siècle seulement que la Psaltique va connaître les prémices de l’écriture contrapuntique ou polyphonique avec Jean Sakillaridhis et cela après plusieurs siècles de retard par autres musiques sacrées.




             
9. Conclusion
La musique byzantine sacrée longtemps considérée langue des anges, des martyres et des saints a donnée l’âme à de nombreuses musiques de l’orient et de l’occident. Comme les peuples conservent leurs civilisations et se prosternent pour garder leur héritage religieux, la musique byzantine qui fut à l’origine des autres musiques doit être protégée non seulement comme un patrimoine  mais aussi comme une valeurs et une richesse mondiale, et pour aboutir à cela il est nécessaire d’affronter les obstacles déjà cités dans notre recherche en donnant le minimum de liberté aux compositeur de notre époque pour exprimer leurs talents sans être obligés de se situer dans le passée et sans se figer, tout en gardant l’esprit religieux de cette musique.
Quant a la notation, et suivant le système et les théories de l’économie, des séminaires et des chantiers de travail sont nécessaires pour aboutir a des reformes au niveau de la simplification de la langue musicale.

Rien n’empêche l’utilisation des instruments de musique dans l’église byzantine comme dans les autres églises latines, maronites etc.… peut être, l’introduction de ces instruments aidera à une certaine évolution constitutive.


[1]  Cf. Anonyme, Petite Méthode De Psaltique,  Ste. Anne de Jérusalem, 1901, p.19-23
[2] Cf. Anonyme, Petite Méthode De Psaltique,  Ste. Anne de Jérusalem, 1901, p.82-85
[3]  Cf. Lorenzo Tardo, La Revue Musicale, 1er juillet 1922, paris, l’Antica Melurgia Bizantina, p. 24 et (Tavola I)

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